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En silence, en silence
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En silence, en silence
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28 juillet 2010

BWAAAAAARGLABL

Les nerfs redescendent un peu, il n'empêche que la boule dans la poitrine et les trapèzes tendus comme une corde de guitare demeurent.

Les différences entre les gens sont parfois dangereuses, quand on pense faire plaisir, dans son référentiel propre, à une autre personne, il ne faut pas oublier que les desiderata de l'autre personne rentreront en compte pour son propre plaisir. Aussi on peut se retrouver dans le cas où en pensant faire plaisir on se retrouve face à du "c'est pas assez c'est nul" qui peut vite être interprété en "tu fais pas d'efforts t'es pas sympa t'es une merde".

Je me suis engueulé avec ma soeur qui est descendue d'Allemagne.

Dans son référentiel et ses envies, il serait normal que je vienne passer mes w.e avec eux car ils ne sont pas là longtemps, dans mon référentiel j'ai aussi envie d'avoir du temps pour moi le w.e attendu que je ne suis pas encore en vacances. Suis-je trop habitué à vivre seul de par mes expériences passées ? Après tout je me suis fait à ma vie de moine bouddhiste tibetain (mais avec le net hein, faut pas déconner), en ce sens que je n'ai que très peu d'amis (par amis j'entends des gens qui me connaissent bien, avec qui je papote de truc non superficiels de temps en temps), je ne suis pas un grand festif (je ne sors pas bcp, voir le chapitre phobies), et ma famille ... ma famille ne m'inspire pas un lien suffisamment fort pour que je veuille y passer tout mon temps libre, et ce que cela fasse longtemps que je ne les ai pas vus ou non.

Après cette engueulade au phone, première réaction : m'exploser la main sur la table. Ok c'était pas malin, mais je suis toujours aussi désarmé face à elle. Je sais pourtant bien qu'il ne faut pas aller dans un sens différent de ses plans, de ses envies, sans quoi on se heurte à une incompréhension totale de sa part, mais à côté de ça je me demande si je dois m'en sentir coupable ? et de quoi d'ailleurs ? Si je n'éprouve pas l'envie de voir ma famille proche alors que je ne l'ai pas vue depuis longtemps, cela signifie-t-il que j'en ai rien à foutre d'eux ?

Si une personne veut me voir et que là sur le moment j'en ai pas envie, est-ce de la méchanceté de ma part ? Non, là je peux répondre je sais que ça n'en est pas, j'en ai juste pas envie, mais si pour cette personne il apparait normal/logique/évident d'avoir envie de me voir, pourquoi n'ai-je pas les mêmes pensées ?
Dès le moment où je sais qu'elle le prendra mal si je n'ai pas les mêmes pensées (ie la même envie de voir le plus longtemps possible quelle que soit la situation) comment réagir ? Je ne suis pas un adepte de l'hypocrisie ni de l'altruisme, je ne vais pas aller voir des gens si je n'en ai pas une envie particulière, de même je ne vais pas le faire par pure envie de faire plaisir, mais si les gens ne comprennent pas ça et n'essaient d'ailleurs pas de comprendre, en ponctuant juste par des insinuations à la con ou des pseudo-jugements, c'est une impasse.

J'ai donc le choix dans ce cas là entre :

- être un hypocrite/altruiste et m'assoir sur mes envies pour faire entièrement plaisir à l'autre
- faire passer mes envies en premier et être vu comme quelqu'un de pas sympa/qui se prend pour un VIP

Le choix à mi chemin de faire un passe de 1 journée au lieu de 2 ne suffit pas (oui je vous vois venir à essayer de transiger) et finira obligatoirement en "tu es venu, MAIS..." d'où le concept VIP.
Evidemment, si la journée où je suis venu est critiquée (t'es pas venu assez tot, t'as foutu le programme de la matinée en l'air, t'es venu avec ton cousin, tu viens jamais de toi même en bus - bah j'ai pas le permis ... -) ça réduit mon envie pour les fois suivantes ... c'est une putain de situation de merde au final ... du coup si je propose de venir une journée je me fais direct critiquer "oui mais si tu arrives tard le matin c'est pas la peine" (ils partent le soir pour rouler de nuit donc sieste de 12h à 17h), "si tu viens pour l'après sieste ça fera trop court", en gros faut que je vienne le vendredi soir et avoir le privilège de dormir sur un lit pliant dans le salon, si je n'accepte pas cette seule solution il est notoire que je ne fais aucun effort ..

Conclusion : je ne fais aucun effort, alors qu'on est parti du fait que j'appelais pour venir. Et il vaut mieux que je ne vienne pas plutôt que de venir moins longtemps que ce qu'elle aurait souhaité. Logique.

Le point positif de tout ça c'est que personne ose me parler au taf à cause de ma gueule renfrognée de 3km de long et mes réponses froides.

Il me faut un jet d'eau.

whargl

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Commentaires
S
J'ai appris qu'on ne fera jamais vraiment pleinement plaisir à notre entourage d'autant plus si la personne avait déjà préprogrammé le week-end. Ma famille est une championne de "j'ai tout plannifié pour toi sans te demander ton avis" et quand ça ne colle pas à ton emploi du temps c'est ma faute car je ne fais aucun effort. J'ai subi ça il y a peu pour mon déménagement.<br /> Mais surtout, surtout, ne pas oublier de sourire et de dire merci!
L
moi je le trouve sympatic ton billet<br /> j ai souvent le meme type de reaction<br /> et je comprends tout a fait ton point de vue<br /> bref fait comme tu le sents<br /> <br /> (un simple lecteur)<br /> amicalement
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